Complexité et contradictions de la société morale
En s’interrogeant sur les enjeux éthiques, normatifs et moraux dans les sociétés contemporaines, le XXIe Congrès de l’AISLF rencontre une thématique qui relève de la complexité. Rappelons qu’un système sera perçu complexe quand, composé d’un grand nombre d’éléments constitutifs, entretenant entre eux de nombreuses relations souvent non-linéaires, il est capable de développer des propriétés émergentes et dispose d’un comportement général potentiellement imprévisible. Ainsi, par exemple, que d’innombrables individus ayant et affirmant des références morales de plus en plus individualisées, différentes voire antagonistes, puissent former un ensemble relationnel ayant une fonctionnalité minimale relève d’un processus complexe. Nous proposons de décliner la thématique du Congrès en la questionnant à partir notamment du corpus épistémologique, théorique et méthodologique de la pensée complexe, des approches complex systems et de toutes les tentatives sociologiques et/ou interdisciplinaires de rendre compte de la complexité des sociétés actuelles.
Parmi les multiples angles possibles, on peut, de manière ni exhaustive ni limitative, soulever quelques pistes. La première s'intéresse à la dialectique ou la dialogique unité/diversité, homogénéisation/ différenciation ou, sur le plan axiologique, universalisme/relativisme :
Parmi les enjeux éthiques, axiologiques et moraux de l’époque, la lutte contre le changement climatique occupe une place tout à fait inédite. La pensée complexe s’intéressant depuis longtemps à cette question nous accueillons toutes les communications qui interrogent l’enjeu climatique, sa place et son rôle dans les sociétés aujourd’hui, la manière dont les individus, les collectifs, les organisations et les territoires, notamment les métropoles, s’en saisissent ainsi que leurs implications. Nous croyons que le sociologue ne peut faire l’impasse sur une réflexion approfondie sur son positionnement sur cette question cruciale.
Le corpus de la complexité conduit aussi à s’interroger sur la composante éthique et morale des choix de modélisation du sociologue et, plus généralement, du scientifique. Le projet de connaissance informe la connaissance elle-même et participe à la construction du monde. En d’autres termes, la modélisation n’est pas neutre ni éthiquement, ni socialement. Toutes les communications portant sur cette réflexivité du chercheur seront les bienvenues.
Qu’il s’agisse de travaux à tonalité plutôt empirique ou plutôt théorique, de démarches formalisées (modèles de simulation,…) ou pas (études qualitatives,…), qu’elles s’intéressent à des terrains concrets ou symboliques, toutes les communications sont recevables à condition qu’elles interrogent la complexité contemporaine.