Sociologie de la science et de l'innovation technologique
L’objectif du CR29 est de permettre les échanges entre les chercheurs francophones travaillant sur les sciences et l’innovation. Issu d’une association de sociologues, le groupe est largement ouvert aux contributions des chercheurs revendiquant d’autres appartenances disciplinaires, notamment s’ils appuient leurs analyses sur des recherches empiriques. Par ailleurs, il veut être un lieu de débat et d’échange ouvert à tous les courants théoriques et épistémologiques.
Les membres du bureau d'animation du CR29 seront attentifs à toute proposition de communication faisant progresser la connaissance commune des divers aspects des sciences et techniques (structures disciplinaires, organisations de la recherche scientifique, mobilité des chercheurs dans de multiples espaces professionnels, instrumentation scientifique, rapports entre la recherche scientifique et les autres espaces sociaux, communication scientifique, innovation, etc.).
Cependant, en accord avec la thématique générale du congrès, le CR29 invite – sans qu’il y ait obligation – les participants à proposer des communications en prise avec la question classique des normes dans l’activité scientifique. On peut penser au travail classique de Merton qui, en 1942, en pleine Deuxième Guerre Mondiale, publiait un article intitulé « Science and Technology in a Democratic Order » (repris par la suite sous le titre « The Normative Structure of Science ») dans lequel il définissait les valeurs morales qui structuraient selon lui la communauté scientifique. Ce travail a été abondamment commenté, critiqué et amendé, dans la mesure, entre autres raisons, où l’activité scientifique devenait de plus en plus hétérogène et de plus en plus travaillée par l’impératif de valorisation. Par ailleurs, il ne faudrait pas croire que le travail scientifique est uniquement régi par les seules valeurs morales constitutives d’un ethos, les activités de recherche sont de plus en plus contraintes par des normes liées aux instruments et aux matériaux, par de nouvelles règles relatives aux conditions de réalisation des études, telles que celles qui régissent la protection des données, par des impératifs, des normes et des valeurs émanant d’autres champs sociaux avec lesquels les chercheurs entretiennent des rapports de transaction récurrent. Les multiples transformations que la science a connu depuis la fin de la Deuxième Guerre Mondiale ne peuvent que nous inciter à nous demander ce qu’il en est normes scientifiques régissant l’activité scientifique au XXIe siècle, alors que fraudes et plagiats se multiplient, que des pans entiers de publications n'inspirent plus confiance, que des universités rémunèrent des chercheurs pour figurer dans leur affiliation et ainsi gagner des places dans les classements.
Ces sessions sont ouvertes à tous, sans limitation de statut ou de spécialité. Tous les chercheurs et enseignants-chercheurs en sciences sociales, qu'ils soient doctorants, post-doctorants, ou chercheurs confirmés, qu'ils travaillent dans les organismes publics, les sociétés d'études, les administrations ou les entreprises, sont conviés à participer à ces sessions.