Quand la « Chine » fait débat : les perceptions des enjeux politiques, économique, culturels et moraux de l’internationalisation de la Chine
Renouant avec une tradition de l’AISLF d’avoir des Groupes de travail centrés sur des aires géographiques, le GT03 vise à rassembler les personnes qui travaillent en Chine et/ou sur la Chine dans différents champs de recherche. Réunis pour la première fois au Congrès de Rabat en 2012, puis à Montréal en 2016 autour de la thématique des « Chinois hors de Chine », nous avions analysé les nouvelles circulations d’individus, de biens et de savoir. En approchant la Chine contemporaine par le biais de différents phénomènes qui émergent à l’international, cette perspective nous a permis de nous de s’intéresser à son impact sur le reste du monde, tout en portant aussi le regard sur les transformations de la société chinoise contemporaine. Pour prolonger ce questionnement, tout en l’articulant avec la thématique générale du colloque, nous voudrions nous pencher sur les discours, les débats et les mobilisations suscités par l’internationalisation de la Chine.
En Afrique, depuis les années 2000, on assiste régulièrement à des mobilisations d’employés d’entreprises chinoises cherchant à améliorer leurs conditions de travail. Dans certains pays, les commerçants locaux se plaignent aussi de la concurrence « déloyale » des commerçants chinois. Outre, la mobilité des travailleurs ou des commerçants chinois, on assiste à celle de la « classe moyenne » chinoise. Cette nouvelle clientèle des écoles internationales, des commerces ou des hôtels ne suscite pas l’enthousiasme parmi toutes les couches de la population. Les médias rendent ainsi compte de l’hostilité grandissante à l’égard de ces touristes ou de ces nouveaux résidents chinois.
L’internationalisation de la « culture » chinoise fait aussi débats. Et particulièrement depuis que le gouvernement chinois joue un rôle de plus en plus important dans sa diffusion. En cherchant à faire reconnaître internationalement certaines pratiques thérapeutiques ou sportives, il se heurte à des individus se sont réapproprié certaines pratiques thérapeutiques ou certains arts martiaux chinois. La normalisation imposée dans ce processus mené par le gouvernement chinois entraine des débats et des conflits.
Enfin, l’initiative Belt and Road a servi de déclencheur à une politisation du débat sur l’émergence de la Chine. Selon certains dirigeants ou partis politiques, les investissements et les rachats d’entreprises par des groupes chinois menaceraient « les intérêts nationaux ». En quelques années, la Chine a perdu son image de « l’atelier du monde », pour devenir une araignée qui « construit sa toile » sur le reste du monde. Pour aborder les réactions que suscitent l’internationalisation de la Chine, nous proposons quelques pistes de réflexions qui sont loin d’être exhaustives :
Cette thématique qui reste volontairement très large doit toutefois permettre de croiser les approches et d’ouvrir à des comparaisons, encore trop rares, entre les différentes aires géographiques, mais le GT03 reste toujours ouvert à des réflexions sociologiques sur la Chine contemporaine.