AISLF Tunis 2021

Le Congrès est organisé à distance

GT11 - Sociologie des violences scolaires

Correspondant pour le Congrès : Éric DUGAS - eric.dugas@u-bordeaux.fr


Appel à communiquer du GT11


Violences, dilemmes moraux et sociaux : l’École au prisme d’impératifs et d’enjeux normatifs du bien-être individuel et collectif

L’école, a fortiori lorsqu’elle est publique, est porteuse d’idéologie prônant des valeurs incarnées dans des normes morales, juridiques ou sociales portées par un pays, une nation. Pour « le bien de tous », il est préférable que les conduites et les pratiques des acteurs de la communauté scolaire − élève, famille, personnel de direction, enseignant et technique − soient en conformité avec ces normes scolaires. Mais celles-ci sont-elles vécues comme l’expression de contraintes ou de valeurs communes pour le bien-être individuel et collectif ? Comment s’articulent les interactions entre incitations et normes sociales ainsi que les obligations liées à des normes juridiques, pour le bien vivre-ensemble ?

Dilemmes, conflits et intersubjectivités se nouent dans un contexte contraint dès lors que des intérêts sont partagés, comme celui de la réussite éducative. Or nous savons que les principes moraux exprimés au cœur de ces normes guident nos actions. Celles-ci seront-elles orientées vers des principes de bienveillance, d’altruisme ? ou de malveillance, d’égoïsme, de violences ? Au sens de Weber, quel type d’action est-il privilégié (rationnelle, affective, traditionnelle) et pour quelle liberté souhaitée ? Vers une théorie de la justice repensée tel qu’exercée par Axel Honneth (2015) ?

Car à l’heure où nombre de pays accueillent au sein de leurs institutions scolaires des publics variés, on peut s’interroger lorsque certaines singularités peuvent ne pas être en complète conformité avec ces normes. Dans ce cadre, il sera possible de présenter des travaux en lien avec le « climat scolaire », le bien-être à l’école, les discriminations de tout ordre, articulés à la question de la morale, de l’universalisme, de la religion ou de la laïcité. Il s’agit de comprendre en quoi la prise en compte ou non de ces différences à travers leur acceptation, leur valorisation, leur rejet, leur stigmatisation ou leur pénalisation participe du bien/mal-être des acteurs scolaires et de la réussite/échec de leur parcours d’élèves ou de professionnels.

Les communications se voudront stimulantes par la remise en cause des dogmes réducteurs. Si la violence scolaire est souvent perçue d’abord comme une question de sécurité publique et d’éducation, elle est tout autant un problème de santé publique où sont questionnés le bien-être individuel et collectif, le jeu interactionnel entre les systèmes et les acteurs. Là où se façonnent les règles du « je » et celles du « jeu » social (Augé, 2017) entre normes morales et sociales. Trois axes seront mis au travail autour des « violences scolaires » :

  1. Actions coopératives vs actions fondées sur l’égo : conflits de valeurs autour de l’enjeu du « vivre-ensemble », des espaces de vie à repenser, un climat scolaire à co-construire, à l’aune du domaine des politiques publiques et des réponses qui peuvent être apportées par ceux qui vivent l’École.
  2. Bien/mal-être relatif, discriminations ressenties/vécues : l’expérience du déni de reconnaissance, du soi-même pas comme un autre, des altérités creusant le sillon de la différence et du cloisonnement. Sont bienvenues les problématiques autour du care, du genre, des groupes ethniques, raciaux et religieux minorés, de l’éducabilité.
  3. Programmes et innovations pour lutter contre les violences scolaires : les thématiques éducatives, criminologiques et de santé publique peuvent être convoquées avec pour dénominateur commun la question cruciale de la prévention et des interventions concrètes, in situ.