Invitation à la sociologie narrative : les pouvoirs des récits
La diversité des formes du social se reflète-t-elle fidèlement dans la diversité des formes de la sociologie ? Un certain conformisme de la forme ne fait-il pas obstacle, non seulement à la diffusion de la recherche dans la culture, mais encore à la découverte de ce que le savant et le profane ont en commun ? Les écritures savantes du social ne devraient-elles pas suivre plus fidèlement les constructions profanes des relations sociales, inventer comme elles inventent, expérimenter comme elles se risquent, tâtonner comme elles se lancent ?
Depuis 2013 les fondateurs de l'Atelier de sociologie narrative ont tenté de répondre à ces questions, en publiant des analyses et des récits sociologiques centrés sur la narration en tant que moyen et fin de la sociologie. « La possibilité d'une sociologie narrative » (Problèmes sociologiques, vol.XLVII, 2015, Université de Sofia), a été exposée en 2013 (17-19 octobre) à Sofia à l'occasion du colloque « Sociologies non-hégémoniques : des contextes aux pratiques » organisé par le CR24 « Petites sociétés et construction du savoir » de l'AISLF. En décembre 2013, nous avons ouvert le site web de l'atelier de sociologie narrative (sociologienarrative.com). En 2016, l'écho rencontré par cette tentative et le site web associé (plus de 200 textes publiés et archivés à ce jour), nous a conduit à lancer un appel à contribution pour la revue Sociologie et sociétés sur le pouvoir du récit. Ayant reçu plus de cinquante propositions d'articles, nous avons été heureux de pouvoir publier seize articles dans ce dossier (« Sociologie narrative. Le pouvoir du récit », Sociologie et sociétés, vol.XLVIII, N°2, Automne 2016).
Aujourd'hui, l'équipe des fondateurs de l'Atelier s'est renforcée par l'apport de jeunes chercheurs, statutaires et précaires, et nous pensons que les collègues de l'AISLF pourraient être intéressés par une session au cours de laquelle l'on discuterait, d'une part, de l'intérêt et de la portée de la sociologie narrative, et, d'autre part, où l'on produirait, sous la forme d'ateliers participatifs, de la sociologie narrative. Nous proposons donc une session de sociologie narrative en actes, qui se déroulerait en trois phases :