AISLF Tunis 2021

Prix du premier livre de sociologie 2021


Le Prix du premier livre de sociologie est attribué ex æquo à :

Florencia Dansilio, lauréate ex æquo pour son ouvrage paru aux éditions L'Harmattan (2020) :

Le théâtre argentin post-dictature (1983-2003). Sociologie d'une révolution artistique

Présentation : La scène théâtrale à Buenos Aires est aujourd’hui l’une des plus effervescentes et créatives de tout l’Occident. Issue d’une histoire ponctuée de transferts et d’appropriations culturels, elle a connu un essor inédit depuis la fin de la dernière dictature militaire en 1983. Pendant ces années marquées par des crises économiques et de fréquents revirements de politique culturelle, le théâtre argentin, notamment celui du circuit indépendant de la capitale, a consolidé sa place aussi bien dans le champ culturel que dans la géographie de la ville. En attestent la multiplication des espaces de représentation, l’affirmation de nouvelles générations d’artistes et la création d’un vaste répertoire d’œuvres porteuses d’une théâtralité singulière.
Au croisement de la sociologie des arts et des études théâtrales, ce livre dresse un tableau minutieux d’un changement majeur dans les manières de faire et de penser le théâtre en Argentine. De l’analyse esthétique à la réflexion socio-politique, entre théâtre et société, il apporte également sa contribution à la compréhension d’une transformation plus générale des sensibilités et des modes d’action au sud de l’Amérique latine au tournant du siècle.


Julien Larregue, lauréat ex æquo pour son ouvrage paru aux éditions du Seuil (2020) :

Héréditaire. L'éternel retour des théories biologiques du crime

Présentation : Depuis les années 1990, un nombre croissant de juridictions pénales à travers le monde recourent à des expertises qui prennent appui sur la génétique comportementale et les neurosciences afin d’évaluer la responsabilité et la dangerosité des auteurs d’actes délinquants.
Ce livre propose d’éclairer les prémisses de ce savoir scientifique en s’intéressant à la naissance et au développement de la criminologie biosociale aux États-Unis depuis les années 1960. Dans une enquête inédite, reposant sur des études de la littérature et de controverses scientifiques, des analyses statistiques et des entretiens avec des criminologues, sociologues et psychologues, il montre comment cette branche de la criminologie, au départ marginale, a gagné en visibilité et en légitimité. Ce développement n’est pas sans conséquences : en prétendant pouvoir identifier les causes biologiques et environnementales des comportements dits « antisociaux », les criminologues biosociaux participent à la redéfinition de la frontière entre le normal et le pathologique.
Héréditaire explore ainsi plus largement les recompositions de l’expertise dans les sociétés contemporaines, et notamment les luttes de territoire que les professions médicales et judiciaires engagent fréquemment pour s’arroger le monopole du diagnostic, de la prise en charge et du traitement des déviances individuelles.

Le jury tient à remercier l'ensemble des candidat·e·s pour la qualité et l'intérêt des ouvrages en compétion.