Universalisme et normativité à l’épreuve. Les systèmes de formation face à la pluralité et aux conflits moraux
Le GTE04, « Éducation et diversité », se réunira pour la première fois au Congrès de Tunis. Son organisation repose sur la réunion de deux réseaux internationaux de recherche et formation : le RIED (Réseau international Education et diversité, ried.hypotheses.org ) et l’ARGEF (Association de recherche sur le genre en éducation et en formation, revuegef.org ). Son but est de promouvoir et développer l’approche critique des questions d’éducation et de formation, en faisant entrer dans l’analyse l’ensemble des critères qui sous-tendent les asymétries dans les rapports sociaux, à savoir les critères socio-économiques, socio-ethniques, de « race », de genre, et plus généralement tout critère qui pourrait s’avérer pertinent empiriquement. Le GTE rejette la vision d’une « concurrence des rapports sociaux », telle qu’assumer théoriquement l’impact de l’un impliquerait de récuser les autres (Dhume, 2019), il souhaite se donner les moyens conceptuels de rendre compte des situations d’éducation et de formation dans leur complexité.
Il s’agit d’étudier les modes de questionnement, trouble, perturbation, ajustements, accommodements... des institutions d’éducation et de formation, sous l’effet de la présence et de la manifestation de personnes porteuses de caractéristiques qui les rendent minoritaires. Et corrélativement on pourra étudier les modes de manifestation, réaction, résilience, des individus qui endossent un statut minoritaire dans ces mêmes contextes.
L’école publique a été une institution-clé dans l’entreprise d’unification culturelle des communautés humaines, comme dans la légitimation des avantages sociaux des catégories dominantes et de leur perpétuation (Bourdieu et Passeron, 1970). Elle est aujourd’hui confrontée aux impacts multiples des transformations sociétales en cours. L’universalisme normatif dont elle s’est réclamée et dont elle se prévaut encore est exposé aux critiques, revendications, attaques d’acteurs de l’école (élèves, parents, acteurs associatifs, collectivités locales), qui dénoncent ici ou là les contenus, les méthodes ou les règles scolaires. Cette conflictualité renouvelle le matériau sur lequel peut s’appliquer l’approche critique relevant des sciences sociales. C’est ce sur quoi la rencontre du GTE « Éducation et diversité » à Tunis souhaite focaliser ses travaux. L’intitulé général couvre notamment les centres d’intérêt suivants, qui ne sont pas exclusifs :
Complément d'appel à communiquer du GTE04 :
La crise liée au nouveau coronavirus a pu donner un surcroît de virulence aux questions soulevées par le GTE « Éducation et diversité ». Les contributeurs·trices sont invité·e·s à proposer de nouvelles communications, en tenant compte de ce contexte.