Le bénévolat entre travail, éthique et engagement
Alors que les bénévoles occupent une place non négligeable sur la scène francophone, ce thème n’est pas au centre des recherches de la sociologie ni fréquemment présent dans les programmes de travail des associations nationales et internationales de sociologues. Il semble opportun de relever le gant et de lever le masque !
Les bénévoles, selon les lois nationales agissent et se mobilisent aussi bien dans des associations et des ONG, que dans des administrations, des collectifs et des groupes informels. On les retrouve dans des multiples secteurs « vertueux » ou non. Ils agissent, rendent des services essentiels ou complémentaires à ceux des pouvoirs publics ou privées. Mais ils administrent aussi, militent et luttent dont certains dans une dissidence qui correspond à leur propres choix éthiques et politiques.
Les secteurs de leurs engagements (écologie, aide aux personnes vulnérables dont migrants, santé, culture, loisirs, etc.) se modifient au gré des demandes venues de la base et des choix des États laissant sans réponse des besoins urgents ou des questions jugées secondaires.
Les communications du GTE « Sociologie du bénévolat » sont attendues sur les problématiques des rôles et fonctions des bénévoles comme entrepreneurs de morale. Cherchent-ils à modifier des comportements ou influencer un groupe ou un État ou une décision politique ? Dans quels groupes ou collectifs, communautaires ou territoriaux agissent-ils ? Comment leur appartenance influe ou non leur pouvoir d’agir (empowerment) et leur champs d’intervention ? Comment s’organisent les fédérations et les « lobbies » pour renforcer leurs pouvoirs et sont-ils solidaires entre eux ? Quels sont leurs modes d’action et d’organisation face à une demande accrue de participation démocratique et locale ? Dans quelles instances spécifiques militent-ils ou agissent-ils quand il s’agit de représenter les mouvements associatifs auprès des différents échelons d’administration et de pouvoir ?
Nous attendons des propositions de communications reposant sur un matériel de recherche récent lié éventuellement aux rôles que les bénévoles ont tenu dans la lutte contre la Covid-19. Elles pourront montrer les changements que le contexte sanitaire a introduit dans les engagements et les mouvements associatifs tout autant dans les pratiques que dans les buts. Un autre thème privilégié sera celui de l’impact du bénévolat dans des associations réunissant des immigrés aux fins de leur insertion dans la société du pays d’accueil.
Le thème du congrès de Tunis : la société morale, est fortement relié à de nombreuses facettes du bénévolat, lui même ancré dans les problématiques classiques de l’altruisme, du don et des solidarités.