AISLF Tunis 2021

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Communication #1060 présentée dans le GT05 - Forces armées et société

Blessures de guerre et reconnaissance sociale

Mme Ana ROMÃO
Académie Militaire - Centre interdisciplinaire de sciences sociales (CICS.NOVA) | LISBONNE - Portugal
(avec : Ines VIEIRA, CICS.NOVA, Luis BAPTISTA, CICS.NOVA et Maria Da Saudade BALTAZAR, CICS.NOVA, UÉVORA)

Résumé : Les blessures psychiques contractées en combat sont restées longtemps dans une espèce d’invisibilité sociale. En 1999 l’État portugais ouvre la possibilité de réparation aux militaires victimes de stress de guerre, mais quelles ont été les réponses des pouvoirs publics qui ont précédé ce cadre? C'est bien la question centrale à la réflexion que nous proposons. D’abord nous examinons les publications de l'Armée de 1917 à 1919, concernant la participation portugaise à la Première Guerre mondiale, suivie d'une brève approche aux politiques qui découlent de la guerre coloniale. Nous montrerons que la vision politique de réponse aux situations de troubles psychologiques associés à l'activité militaire a changé au cours des cent dernières années, en phase (et en quelque sorte "traduisant") l'évolution des visions publiques et des politiques de santé mentale dans le contexte portugais. Au lendemain de la Grande Guerre on retrouve surtout l'institutionnalisation des «épuisés (extenuados) de la guerre». Pendant la guerre coloniale l'attention se porte sur les militaires handicapés, blessés ou mutilés, ayant le droit à des réparations morales et matérielles, mais retardant l’acceptation des problèmes de santé mentale découlant de l'activité militaire. Suivre la façon dont la société transforme la reconnaissance des blessures de guerre nous mène à la considération de la dimension morale inhérente.