AISLF Tunis 2021

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Communication #1084 présentée dans le CR33 - Sociologie de la communication

Habermas, Jonas et la crise écologique. Une métaéthique pour repenser les limites de la communauté des interactants à l’ère de l’Anthropocène

M. Oumar KANE
Université du Québec à Montréal | MONTRÉAL - Canada
(avec : Ahmed AL-RAWI et Aime-Jules BIZIMANA)

Résumé : La réponse à l’interrogation du colloque nécessite de considérer que la crise écologique actuelle est notre défi contemporain majeur comme en atteste la thèse d’une humanité devenue pour la première fois de son existence une force géologique (Anthropocène). En d’autres termes, c’est dorénavant la survie même de l’espèce humaine qui est en jeu. Jonas (1979) analyse cette menace de l’humanité sur elle-même comme les effets d’un « Prométhée définitivement déchaîné », d’où son insistance sur la dimension technologique de la menace globale. Les éthiques de l’environnement, en dépit de leur diversité, peuvent être comprises à la lumière du « principe responsabilité » forgé par Jonas (Jonas, 1979). La métaéthique jonassienne a le mérite d’articuler trois dimensions capitales : la responsabilité éthique, la civilisation technologique et la question environnementale. Dans notre présentation, nous ferons dialoguer Le Principe responsabilité de Jonas avec : 1. les éthiques traditionnelles et leur incapacité à prendre en compte la spécificité de notre situation écologique ; 2. le livre d’Ernst Bloch (1959), Le principe Espérance, où il mobilise les concepts d’espoir et d’utopie auxquels Jonas opposera une « heuristique de la peur » ; 3. les « éthiques de la discussion » dont Apel (1994) et Habermas (1992) se sont faits les défenseurs. Ces avenues permettront de repenser l’articulation de la communication et de la production de nouvelles normativités à l’ère de l’Anthropocène à partir de propositions éthiques inédites.