Nouvelles pratiques contractuelles : entre reconfiguration de l'emploi et renouvellement des régulations
M. Bertrand Dimitri NDOMBI BOUNDZANGA Université Omar Bongo - Département de Sociologie et LABSOC | LIBREVILLE - Gabon
Résumé : Depuis près d’une décennie, nous observons au Gabon que les entreprises recrutent fréquemment les jeunes demandeurs d’emploi sous le statut de stagiaire sur des postes permanents, alors que ces derniers sortent des circuits de formation, ou sont en situation de chômage poste licenciement. Dans le même temps, l’Office national de l’emploi (ONE) et le Fond d’insertion et de réinsertion (FIR) incitent leurs usagers à candidater en qualité de stagiaire et non comme demandeur d’emploi. Or, le code du travail dispose que : « Est considéré comme stagiaire, tout élève d’une école technique ou professionnelle ou d’une grande école spécialisée, appelé, de par le statut de son établissement, à passer un certain temps dans l’entreprise en vue de faire asseoir, par la pratique, les connaissances théoriques acquises au cours de sa scolarité antérieure ». De plus, les contrats à durée déterminée proposés aux jeunes s’appellent de plus en plus « prestataire », « agent de … » ou « consultant junior ». Face à l’ampleur de ce phénomène, notre communication tentera de répondre à la question suivante : qu’est ce qui se joue derrière ces « nouvelles » pratiques contractuelles du point de vue des normes du marché du travail et des relations professionnelles ? Notre réponse s’appuiera sur un travail empirique aussi bien quantitatif que qualitatif, pour retracer les trajectoires de plus de 200 individus en situation d’insertion et/ou de réinsertion, afin d'en saisir les déterminants et les logiques en œuvre.