AISLF Tunis 2021

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Communication #1113 présentée dans le GT20 - Études animales

Projeter sous l’emprise des bêtes : éléments pour une sociologie de l’architecture à l’épreuve de l’animal

M. Manuel BELLO MARCANO
ÉCOLE NATIONALE SUPERIEURE D'ARCHITECTURE DE SAINT-ÉTIENNE - CIEREC EA 3068 - GRF Transformations ENSASE | SAINT-ÉTIENNE - France

Résumé : L’architecture, discipline de composition et d’assemblage, a longtemps été amenée à faire aussi avec l’animal. Elle a ainsi contraint les bêtes à un idéal social de domestication qui se voit aujourd’hui métamorphosé face aux enjeux environnementaux, notamment dans l’élaboration de formes d’ordre architectural. Pourtant, l’imaginaire projectuel de certains architectes a du mal à déconstruire un idéal de l’animal domestiqué. Les typologies d’édifices archaïques comme l’arche, classiques comme la grotte du chasseur, la tente du berger, la cabane du fermier ; ou plus récentes comme le parc zoologique ou les bâtiments pour l’élevage hors-sol, ont contribué à l’organisation d’un habitat ou d’une ville par les architectes. Parfois, dans ces typologies, la violence exercée sur les animaux semble s’être reportée sur les humains. Or, bien que les architectes revendiquent, de façon légitime, un soucis de « tout ce qui est humain » (H. Raymond), le soucis de l’animal serait-il une leçon pour l’architecture ? Serait-il entrain de redéfinir et de faire valoir d’autres « compétences » de l’architecte ? Faire un projet pour l’animal dessinerait une pratique qui dépasse le cadre classique du métier et de la discipline. En esquissant une sociologie de l’architecture (R. Moulin, F. Champy) à partir des usages de l’animal dans le projet et la pensée architecturale, nous allons rendre compte des idéologies, des impératifs sociaux et des pratiques anthropozoologique de l’architecte d’aujourd’hui.