AISLF Tunis 2021

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Communication #1125 présentée dans le GTE05 - Film et recherche en sciences humaines et sociales

Le retour d’expérience dans la fabrique cinématographique : le cas du diptyque documentaire de Nadia El Fani

Mme Ons KAMOUN
École Supérieure de l’Audiovisuel et du Cinéma (ESAC) - Institut de Recherches sur le Maghreb Contemporain | TUNIS - Tunisie

Résumé : Le diptyque documentaire de la réalisatrice franco-tunisienne Nadia El Fani comportant Laïcité, Inch'Allah ! (2011) et Même pas mal (2013) est significatif d’une mise en branle. Dans le premier volet, la réalisatrice, choisi d’être une partie prenante, aussi bien dans le procédé filmique, que dans l’expression ouverte de l’engagement politique pour la laïcité. Dans le second, elle relate, dans un récit de soi, ses deux luttes : celle contre les extrémistes et les attaques violentes dont elle a été la cible à la sortie du premier volet et celle contre son cancer. Elle utilise les vidéos dans lesquelles on l’insulte et les détournements de sa propre image où on se moque du fait que sa chimiothérapie l’ait rendue chauve. La cinéaste essaye d’extraire du quotidien de ses deux combats une poésie inattendue. Une force esthétique particulière caractérise ces films qui racontent leur auteure. Tous deux sont d’excellents exemples de films qui, selon l’expression de François Niney, «documente[nt] l’interférence entre l’aventure de [leurs] tournage[s] et la réalité qu’ils traverse[nt], qu’il[s] provoque[nt]»[1] Par sa démarche d’enquêtrice « sur l’hypocrisie sociale » Nadia El Fani devient, elle-même, un objet d’enquête qui pose la question de la réflexivité. De quelle manière ce retour d’expérience devient-il une démarche cinématographique créatrice qui en dit long sur la société et la façon de l’observer? [1] Niney François, L’épreuve du réel à l’écran, Bruxelles, De Boeck, 2002