L’élaboration de dispositifs socio-techniques de mitigation du risque sismique à Istanbul : un processus d’enrôlement entre humains et non-humains dépourvu de négociations ?
M. Youenn GOURAIN UPEM - LATTS | MARNE-LA-VALLÉE - France
Résumé : Cette communication interroge la manière dont sont élaborés les dispositifs sociotechniques de prévention du risque sismique à Istanbul. Elle questionne en outre les acteurs enrôlés ou non dans ce processus et les rapports de force et de subordination qui s’y jouent. Le concept d'environnement questionne les formes d’hybridation entre nature et société (Descola, 2005) et permet d’ouvrir des réflexions sur les risques puisque s’imbriquent aléas physiques et activités techniques (Reghezza, 2015). November (2002) s’appuie, en STS, sur la symétrie entre humains et non-humains dans l’analyse des risques. L’objectivation du risque sismique à Istanbul par une multiplicité d’acteurs humains (des institutions aux sociétés civiles) et non-humains (bâtiments, composantes naturelles) permet de créer des alliances autour du risque. Celles-ci sont fixées par des dispositifs sociotechniques (Callon, 1986) qui définissent leurs relations avec leur environnement (Akrich, 1987). La vulnérabilité d’Istanbul face au séisme est notamment due à un manque de planification (Kundak, Turkoğlu, 2005) bien que ce risque soit inclus dans des outils liés à la production de la ville : le plan, la loi et le code du génie civil. Si certains acteurs (ingénieurs civils, promoteurs privés, compagnies de construction) ont un rôle saillant dans l’élaboration de ces dispositifs, la communication interrogera les acteurs exclus du processus et les enjeux de négociations finalement déséquilibrées autour du risque.