S’indigner, oui ; et après ?
Mme Viviane CHÂTEL Université de Fribourg - Dpt. de Travail Social et Politiques Sociales | FRIBOURG - Suisse
Résumé : Dans cette communication, nous nous proposons non pas de retenir l’un des 4 axes envisagés dans l’appel du CR 30, mais de revenir à son préambule et de s’interroger sur ce qu’est devenue la question « morale » initiale, dans un monde que nous pourrions, au risque de la caricature, décrire comme étant certes globalisé et atomisé, mais aussi facilement indigné. L’indignation est peut-être le moteur émotionnel de nos sociétés occidentales, mais peut-elle en constituer le moteur social ? Si les sujets d’indignation sont nombreux, allant des discriminations au trafic humain en passant par les pratiques d’exploitation de l’homme par l’homme, par l’indécence de certaines conditions salariales et/ou par les nombreuses injustices sociales, pour ne prendre que quelques images, le travail de transformation du monde ne supposerait-il pas de quitter le costume d’indigné pour revêtir celui d’engagé. Renouer en quelque sorte avec cet élan des Lumières pour repenser le lien social autour des idées de solidarité et de responsabilité, non pas en termes de responsabilisation des plus vulnérables, mais en termes d’une solidarité et d’une responsabilité tournée vers Autrui, quel que soit cet Autrui. Un élan tourné vers l’idéal d’une société démocratique et éthique, qui donne une place reconnue à tous et toutes, avec des institutions justes et un environnement sain et soutenable.