Dessins des plantes déracinées comme démarche d’analyse des récits des migrants
Mme Eugénie REZNIK Université du Québec à Montréal - Université Jean Monnet | MONTRÉAL - Canada
Résumé : Les plantes ont toujours voyagé par leur propres moyens ingénieux ou en suivant les déplacements des personnes. Aujourd’hui, l’étude de la migration des plantes est particulièrement intéressante pour comprendre les trajectoires et les expériences des migrants. Mon travail de recherche et de création porte sur les plantes des migrants. En les mettant en perspective avec les objets-mémoire (Turgeon, 2007), les musées-maison (Boum, 2001) ou encore les objets d’exil (Galitzine-Lumpet, 2013), ces plantes déracinées, transportées d’un pays à l’autre, puis replantées, y sont considérées en tant que plantes-mémoire : supports mnémoniques qui réactualisent la mémoire et prolongent les gestes du passé. Dans cette présentation il sera question de la démarche visuelle qui permet le passage des récits des migrants aux œuvres conceptuelles et installatives. La création de celles-ci est précédée par la prise de documents photographiques et vidéo et par la réalisation de dessins. J’expliciterai le rôle de ces documents dans la compréhension et l’analyse des récits. Il s’agira plus particulièrement des dessins, à mi-chemin entre la planche de botanique et une représentation des gestes des mains prenant soin de la plante. Ces dessins sont exécutés sur les deux côtés de supports transparents et constituent un élément essentiel dans la traduction de l’analyse des récits en œuvres.