Le recours à la flexibilité dans un contexte de vieillissement de la main-d’œuvre : défis et opportunités
M. Ali BÉJAOUI Université du Québec en Outaouais - Département de relations industrielles | QUÉBEC - Canada
Résumé : Cette recherche part du constat que la prolongation de la vie active des personnes âgées (ou expérimentées) est un défi majeur aux politiques publiques de main-d’œuvre. Entre autres, le salaire à l’ancienneté a été identifié comme étant l’un des obstacles à la rétention des travailleurs âgés. En plus de sa rigidité, le salaire à l’ancienneté n’est pas compatible avec l’abolition de l’âge obligatoire de la retraite, une mesure nécessaire au prolongement de la vie active des travailleurs âgés. Le recours à la rémunération variable et à l’utilisation des emplois dits non standards (temps partiel, contrat à durée déterminée, travail autonome) sont des stratégies de contournement de la rigidité imposée par le salaire à l’ancienneté. La présente étude explore le profil des entreprises qui recourent à ces stratégies de flexibilisation et l’impact de la composition démographique des effectifs sur le choix entre celles-ci. En se basant sur des données canadiennes qui apparient des informations sur les entreprises avec des données sur leurs employés, cette recherche montre que, bien que le recours aux emplois non standards (ou flexibilité numérique) puisse être considéré comme une réponse aux besoins de la flexibilité aussi bien de la part des employeurs que des employés, il ne demeure pas moins que, dans une perspective de parcours de vie, il peut générer des effets néfastes à moyen et à long terme (un sous-investissement dans la formation et un manque d’accès aux avantages sociaux et aux régimes de retraite en particulier).