Bâtir « son quartier », l’enracinement d’une population allochtone dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve à Montréal : vers la construction d’un capital d’autochtonie ?
Mme Claire ALVAREZ Université du Québec à Montréal - Département de sociologie | MONTRÉAL - Canada
Résumé : À l’est du centre-ville de Montréal, se trouve le quartier Hochelaga-Maisonneuve. Ancien quartier ouvrier francophone de Montréal, il connait depuis le milieu des années 2000 de profondes transformations tant au niveau du bâti que de la population qui s’y installe (Tissot, 2012). Si bien que les 20-34 ans représentent 35% de la population du quartier contre 24% pour la ville de Montréal. L’arrivée de cette nouvelle population, souvent plus riche que la précédente, participe à la transformation du quartier qui ne se fait pas sans heurt. Effectivement, de nombreux commerces ont été dégradés entre 2016 et 2018 dans une perspective de « lutte anti-gentrification ». Cette nouvelle population bâtit un espace propre, par la création d’un réseau de relation (amicales, conjugales, de consommation, loisirs, etc.) à l’intérieur du quartier Hochelaga-Maisonneuve. À tel point, que le nom du quartier passe dans son appellation courante « d’Hochelaga-Maisonneuve » à « Hochelag’ ». À partir d’observations ethnographiques, nous nous intéresserons à la manière dont cette nouvelle population s’enracine dans le quartier par la création d’un espace clos et à côté de l’espace de la population souche. Puis, nous discuterons des rapports entretenus entre ces deux populations.