Reconnaissance des compétences syndicales, « dialogue social » et morale
M. Frédéric REY
Lise - CNRS (UMR3320) - Conservatoire National des Arts et Métiers | PARIS - France
(avec : Emmanuelle CHABBERT)
Résumé : L’instauration d’un régime de relations professionnelles dit de « dialogue social », qui est engagée en France depuis le début des années 1980, a franchi un nouveau cap avec les « ordonnances Macron » de 2017-2018. La loi réduit en effet fortement le nombre d’élus en entreprise et organise un turn over régulier, tout en mettant en œuvre une politique ambitieuse de valorisation des parcours militants, dans la continuité des dernières législations (lois Rebsamen, El Khomri). Derrière ces dispositifs de valorisation, qui passent par une reconnaissance des compétences acquises à l’occasion de l’exercice d’un ou de plusieurs mandats, il y a toute une conception politique, voire morale, de la place et du rôle des élus et des syndicats dans une perspective de « dialogue social ». Nous avons publié début 2019 une étude Ires consacrée à cette articulation entre une transformation systémique du système français de relations professionnelles et une politique – et des dispositifs, puis des expériences vécues – de valorisation des parcours militants, dans un contexte par ailleurs fortement marqué par les discriminations syndicales en entreprises. Notre communication au congrès 2020 de l’AISLF sera l’occasion de présenter les résultats de cette étude en interrogeant plus spécifiquement les dimensions morales de l'enjeu de valorisation des parcours, fortement lié à la thématique de la reconnaissance.