AISLF Tunis 2021

Recherche de résumés des communications présentées


Communication #1237 présentée dans le CR18 - Sociologie de l'Art et de la Culture

Art et culture à l’ère du transhumanisme : quand la nouvelle orthodoxie des sciences sociales et la doctrine néolibérale s’emmêlent !

M. Jean-Marie LAFORTUNE
Université du Québec à Montréal - Observatoire des médiations culturelles (OMEC) | MONTRÉAL - Canada

Résumé : Socle des Humanités adhérant au principe de progrès, l’idéal humaniste d’épanouissement de la personne, qui s’incarnait dans des institutions démocratiques, mobilisait l’art et la culture à des fins d’édification en cherchant à développer la sensibilité, la subjectivité, le sens critique et la participation (Stanley, 2007). Or depuis deux décennies, les assises de ce monde s’écroulent avec l’application de la doctrine néolibérale, qui privatise la vie, et sous l’effet de la nouvelle orthodoxie des SHS, qui tournent le dos à la science et à la démocratie (représentative) en raison du fait qu’elles n’ont pas tenu leurs promesses. L’idéal transhumaniste qui s’érige sur ses ruines (Sloterdijk, 1999), prône l'usage des technosciences afin de libérer l’être humain de sa condition, notamment par l'augmentation des capacités physiques et mentales. L’art est alors réduit à sa fonction sociale et la culture à un choix de consommation. Les mutations à l’œuvre s’observent déjà chez les enfants et laissent entrevoir l’avenir des pratiques technoculturelles : numériques, solitaires et à volonté (Octobre, 2007). Dans cette perspective, qui met en scène de nouvelles catégories d’acteurs et d’autres types d’action, la sociologie de l’art et de la culture a pour objets l’efficacité relative des expériences artistiques pour atténuer des problèmes psychosociaux et les déterminants sociotechniques des pratiques culturelles individuelles.