AISLF Tunis 2021

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Communication #1250 présentée dans le CR18 - Sociologie de l'Art et de la Culture

Les musiques extrêmes peuvent-elles constituer un argument de développement culturel territorial ? Le cas de la scène musicale metal nantaise

M. Gérôme GUIBERT
Université Paris 3 - Sorbonne Nouvelle | PARIS - France
(avec : Sophie TURBÉ)

Résumé : Cette proposition croise deux types de recherches, les stratégies des villes en termes de politique culturelle et la musique metal. Le premier élément abordé est en rapport à la « ville créative » et à la culture comme levier économique, qui fut l’argument du renouveau de Nantes (en France), notamment via des évènements fédérateurs tel le festival « les Allumés », des équipements comme la Scène Nationale « le Lieu Unique », ou, aujourd’hui, des opérations touristiques comme « Le Voyage à Nantes ». Le contenu artistique de la stratégie locale, celui qui a transformé la « belle endormie » en « belle éveillée » (Grandet et al., 2003) est pluridisciplinaire. Pourtant, la politique publique nantaise ne convoque pas des cultures populaires « clivantes » comme par exemple le heavy metal, une musique majoritairement détestée (Bryson, 1996). Et pourtant, bien que cela n’ait pas été planifié, Nantes est aujourd’hui considérée comme l’un des fers de lance du heavy metal européen, en particulier parce que dans sa périphérie se déroule un énorme festival, le Hellfest (près de 200 000 entrées annuelles). Qu’est-ce que la politique Nantaise, mais aussi la population, font de cette image perçue de l’extérieur et associée au « metal » qu’elles n’ont ni contrôlée ni désirée et qui peut s’avérer stigmatisante ? Et à l’inverse, peut-on dire que les acteurs du metal ont pu se développer là car ce territoire serait devenu clément envers l’entrepreneuriat culturel dans son ensemble, quelles que soient ses caractéristiques ?