Une démarche « communautaire » pour améliorer le ciblage ? Observer le travail des acteurs associatifs de la prévention du VIH/sida
Mme Isaora RIVIEREZ Université de Paris - CERLIS | PARIS - France
Résumé : Cette proposition s’inscrit dans la 1ère piste de réflexion du CR13 : « Patients et professionnels face aux enjeux normatifs et moraux ». Issus d’une thèse de sociologie en cours, les résultats s’appuient sur une enquête ethnographique de 3 ans menée au sein de l’association française Aides : présence hebdomadaire au siège social, observations participantes dans 3 permanences locales (3x1 mois) et lors de formations internes (n=10), 20 entretiens complémentaires. Sous des phénomènes conjoints de professionnalisation-bureaucratisation et de transformation de ses financements, Aides a fait évoluer ses missions et son discours politique. L’association fait coexister sur le terrain des travailleurs aux statuts divers en promouvant une approche dite « communautaire ». Le recrutement favorise ainsi les individus socialement proches des publics ciblés comme vulnérables au VIH au regard de l’épidémiologie : UDI, HSH, « migrants ». La prise en charge massive d’une activité de dépistage rapide à partir de 2011 a mis au jour les difficultés posées par un tel système. Lors des interventions, des dissonances entre des normes et valeurs concurrentes peuvent s’exprimer tant auprès des publics qu’entre travailleurs associatifs. Le genre, la race, l’appartenance religieuse et l’identité sexuelle sont autant de facteurs interdépendants qui façonnent fortement les représentations de ces acteurs de terrain sur le « sale boulot » comme sur le bon travail de prévention.