Analyse comparative de l'ethos d'un biohackerspace et des normes de Merton
M. Guillaume BAGNOLINI Université de Montpellier | MONTPELLIER - France
Résumé : Le mouvement de biohacking ou Do-It-Yourself biology (DIYbio) émerge dans les années 2000 suite au développement de la biologie synthétique et se répand très rapidement à l’échelle mondiale. C’est un mouvement scientifique amateur pouvant être décrit comme la réalisation d'études scientifiques et techniques en biologie en dehors des institutions officielles. Les biohackers peuvent réaliser leurs expériences chez eux dans leur cuisine ou leur garage en les aménageant en laboratoire. D’autres vont se retrouver dans des laboratoires collectifs prenant des formes différentes. La majorité des membres a une activité communautaire en échangeant soit physiquement dans ces laboratoires ou lors de rencontres, soit au sein de forums ou de sites internet. Pour comprendre ces tensions, j’ai décidé, dans le cadre de ma thèse, d’intégrer un laboratoire associatif de biohacking lyonnais, la Myne, afin de m’entretenir avec des biohackers. En outre, j’ai souhaité me confronter à la réalité du terrain en réalisant une observation participante à l’intérieur de ce lieu qui a enrichi ma réflexion et ma discussion philosophique. Dans le cadre de cette proposition, je souhaiterai présenter un bref historique du développement du biohacking en France avant de discuter des conflits de valeurs présents à la Myne. Par la suite, à travers une analyse critique de ce mouvement, je montrerai en quoi les normes présentes dans cet espace sont une réactualisation sur certains points de celles décrites par Robert Merton.