AISLF Tunis 2021

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Communication #1316 présentée dans le CR08 - Sociologie de la famille

Les qualificatifs utilisés par les anciens placés à l’intention des professionnels qui les ont accompagnés : entre normes professionnelles et institutionnelles, et expériences individuelles

Mme Camille ROUDAUT
Université de Paris (Paris Descartes) - Centre de Recherche sur les Liens Sociaux (CERLIS) | PARIS - France

Résumé : À partir des premiers entretiens réalisés dans le cadre de ma thèse, je propose d’explorer les manières dont les anciens placés nomment les professionnels qui les ont accompagnés : éducateurs et/ou familles d’accueil. Je fonderai mon propos sur l’analyse des appellations relevées dans trois situations : - quand les anciens placés s’adressent aux personnes les ayant accompagnés; - quand ils les présentent à autrui (amis, collègues de travail...); - quand ils les considèrent - autrement dit ce que représentent ces personnes pour eux. Ces manières de nommer ont été étudiées à l’aune de trois dimensions : - La dimension règlementaire correspondant dans notre recherche aux deux principales institutions connues par les anciens placés, à savoir l’Aide sociale à l’enfance et l’École. Un verbatim peut illustrer cette dimension : « L’ASE de ce que j’ai pu comprendre, voit d’un mauvais œil ce fait d’appeler papa/maman » (Dylan, 24 ans). - La dimension relationnelle au sein de laquelle l’adresse peut varier suivant la relation qui a été créé au cours du placement. Pour exemple, la mémoire de Maeva (21 ans) lui fait défaut pour restituer les prénoms de certains professionnels contrairement à d’autres. - La norme sociale de la parenté ou la norme « forte » de la famille. Cela peut être mis en lumière par l’expérience de Perrine : « [quand] je dis «mon père/ma mère» c’est mes parents biologiques. Aujourd’hui, il n’y a plus cette confusion » (Perrine, 24 ans).