AISLF Tunis 2021

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Communication #138 présentée dans le CR14 - Sociologie de la connaissance

Le positivisme religieux d’Auguste Comte est-il une morale ? Eléments pour un débat

M. Brahim LABARI
Université d'Ibn Zohr - Faculté des Lettres et des Sciences Humaines | AGADIR - Maroc

Résumé : Je vais essayer dans cette communication de rendre compte analytiquement de l’évolution à travers les âges des ambitions de la sociologie de la connaissance en rendant intelligibles le fait que la sociologie s’est fixée dès ses premiers pas de science sociale naissante l’objectif de délimiter « l’ordre du possible » en fondant sa démarche sur l’empirisme et le rationalisme et en revoyant aux calendes grecs l’ordre moral. A cet égard, il convient de retenir que les sociologues les plus chevronnés à faire aboutir le projet de la sociologie naissante étaient des philosophes que l’industrialisation et la complexité sociale qui est son corollaire avaient bousculées (Emile Durkheim – Karl Marx - Max Weber). La sociologie de la connaissance entendue comme processus par lequel la connaissance du monde social se construit, a fait sa première révolution en rejetant la révélation c'est-à-dire les explications théologiques du monde social. C’est Auguste Comte qui était le plus explicite avec sa loi des trois états. Pour lui, les grands moments du développement historique correspondent à des « états » (stades) de l'intelligence. Or, dans l’itinéraire du positivisme comtien, le religieux serait une tentative de renouer avec la morale qui est en fait une posture d’altruisme tournée vers l’amour de l’Humanité, préalable à la connaissance positiviste de l’ordre social. C’est ce que nous nous efforçons de comprendre.