AISLF Tunis 2021

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Communication #1417 présentée dans le GT04 - Sociétés arabes en mouvement

Le réinvestissement de l'espace public comme une forme de (re)politisation et d'exercice de la citoyenneté

M. Djamel CHIKH
Université Mouloud Mammeri | ALGER - Algérie

Résumé : L'Algérie connaît depuis février 2019 un important mouvement de contestation politique, portant des revendications typiquement politiques pour le changement. Or, avant le déclenchement de ces actions d'envergure, d'autres expressions publiques moins visibles ont eu lieu. Celles-ci peuvent éclairer le mouvement d'ampleur qui a suivi. Des tentatives d'occupation de l'espace public se sont annoncées durant les mois et années qui ont précédé le grand investissement actuel. Nous retenons deux types d'expression et de rassemblement, lesquels, avec l'élément « publicisation » (Cefaï, 1998) et « représentation » (Tilly et Tarrow, 2008), que la technologie internet permet, sont à mettre en lien avec « la révolution en cours ». Comme un « lieu de resurgissement » (Rancière, 1990), il s'agit des tribunes des stades de football qui ont connu un regain d'intérêt pour des chants aux contenus socio-politiques très marqués, et des compagnes de bénévolat pour le nettoiement et autres travaux d'embellissement des espaces publics/communs, ainsi que le retour des arts de la rue, disparus depuis plusieurs décennies. Ce réinvestissement de l'espaces publico-politiques (Tassin, 2009) vient après une longue période de désintérêt de la chose publique/politique et de la priorisation de l'espace privé sur l'espace public. Un rapport différencié des deux espaces se manifeste notamment par un entretien rigoureux de l'espace privé, et une négligence, voire des actes de sabotage de l'espace public.