AISLF Tunis 2021

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Communication #1432 présentée dans le CR15 - Sociologie du travail

La quête de reconnaissance dans les organisations publiques « libérées » : l’inaccessible étoile

Mme Rachida TAAME
ULB et UMONS - CeRePOI | BRUXELLES - Belgique
(avec : Jean VANDEWATTYNE et Michel SYLIN)

Résumé : La compétence est un savoir-agir reconnu. C’est un contenu cognitif et un rapport social. Selon une perspective foucaldienne, le pouvoir y est immanent. "L’entreprise libérée", affichant une structuration spécifique du pouvoir, se présente donc comme terrain intéressant. Ainsi, le phénomène étudié est : Etre reconnu.e pour ses compétences en "entreprise libérée". Les entretiens ont été conduits dans deux organisations publiques belges se proclamant "libérées". Elles se positionnent dans la perspective de la nouvelle gestion publique (NGP) et du New Way of Working (NWoW). Le phénomène à l’étude s’avère un analyseur d’enjeux plus globaux liés aux subjectivités et aux stratégies des acteurs confrontés à plusieurs paradoxes. Dans un contexte où la norme devient le travail réel et non le prescrit, la reconnaissance est attendue comme "contre-don mérité". Cependant, chacun droit se frayer son chemin de quête de reconnaissance. L’injonction à la visibilité met le travail de service public au second plan derrière les projets du haut dirigeant. Ainsi, le travailleur se trouve confronté à un vécu paradoxant au sens de De Gaulejac et à une perte de sens. La reconnaissance des compétences est vécue comme un palliatif auto-immunisant permettant de maintenir un équilibre psychologique et de se faire ou de garder une place sociale. Cependant, dans un contexte de travail isolant, vulnérabilisant, insécurisant et en perpétuel changement, la reconnaissance reste précaire et n’est jamais acquise.