Alter-activisme d’extrême droite ? Le cas de Hogar Social Madrid et les associations d’aide nationale
M. Antonio ÁLVAREZ-BENAVIDES City University of New York / GRESCO-Université Complutense de Madrid | NEW YORK - États-Unis
Résumé : L'extrême droite espagnole a toujours été liée à la dictature de Franco. Leurs revendications, styles, symboles, idéologie reprennent le passé glorieux de la dictature. Mais au cours des dernières années, nous pouvons voir un changement important avec la naissance de nouveaux groupes d'extrême droite, certains partis politiques, comme Vox, mais aussi d'autres absolument nouveaux, comme Hogar Social, plus proche de la logique des mouvements sociaux. Ce groupe a laissé les symboles, discours et expressions ouvertement fascistes et franquistes, pour revendiquer ce qu'ils appellent la « lutte pour la justice sociale » du peuple espagnol. Sans renoncer à un message ultranationaliste, antimusulman et anti-diversité, ils ont adopté des stratégies similaires à celles des mouvements sociaux progressistes. Ils réclament la justice sociale, luttent contre le capitalisme et la précarité, occupent des bâtiments, mènent des campagnes de dons alimentaires, organisent des conférences et des événements artistiques, etc. Ces nouvelles articulations, discours et objectifs de ces nouveaux groupes d'extrême droite nous obligent à nous demander : sommes-nous vraiment face à un nouveau mouvement social ? Les études sur les nouveaux mouvements sociaux peuvent-elles nous donner des indices pour comprendre ces processus ? Peut-on parler d'un activisme d'extrême droite ? Quelle est la dimension morale implicite dans ces groupes qui s’appellent des organisations d’aide nationale ?