AISLF Tunis 2021

Recherche de résumés des communications présentées


Communication #1561 présentée dans le CR01 - Identité, espace et politique

L’économie politique des émotions et les structures sociales. Émotions migratoires ou sédentaires : pour qui, pourquoi ?

Mme Zehra Nur DACI ATLAMAZ
Université d'Ottawa - École des Études Sociologique et Anthropologique | OTTAWA - Canada

Résumé : La communication se porte sur l’économie politique des émotions avec une attention spécifique aux personnes extéri(eures)orisées. J’utilise la lentille de l’éthique du Care pour mieux comprendre le domaine de l’affection, comment le dégout et le mépris est (re)produit dans les sociétés contemporaines contre les imigrants et les différentes ethnies. De nombreux théoriciens (Ahmed,2015; Hochschild,2003; Turner, Stets, 2005; Molinier, 2008) dévoilent le lien entre les émotions et les structures sociales : les inégalités sociales sont nourries par les émotions des gens (Kaplan, 2006). Les gens acceptent émotionnellement d'être dans un statut inférieur ou supérieur. La culture émotionnelle (Hochschild, 2003) dans laquelle nous vivons nous dicte quoi sentir et comment le gérer. Les règles émotionnelles déterminent quel sentiment est accordé à qui. En fait, certains sentiments sont valorisés tandis que d'autres sont dédaignés. Dans ce même sens, les économies affectives (Ahmed, 2015) font une distribution inégale des émotions dans la société telle que celles-ci contribuent à «l'incarnation émotionnelle des relations d'oppression» : les émotions collent à certaines personnes (tels les réfugiés comme des objets de haine), tandis que certains sentiments deviennent le privilège des autres (l’amour,le respect à un citoyen). En outre, «l’importance des sentiments varie en regard de l’importance de la personne qui sent» (Hochschild, 2003,173). Bref, la communication a « souci » éthique d'explorer la structuration émotionnelle de nos société.