Le point de vue des collégiens (en REP+) à travers un projet d’éducation à l’art et à la culture : entre injonctions à l’émancipation et normes institutionnelles
Mme Deborah GENTÈS Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis - Laboratoire EXPERICE EA3971 | PARIS - France
Résumé : Mes recherches situées sur le terrain de l’enfance et des enfants, de la maternelle au collège proposent d’explorer ici, la question de l’émancipation des collégiens par l’éducation à l’art et à la culture à partir d’un projet mené par des artistes et des enseignants, dans un établissement placé en REP+. Je m’inscris dans le domaine des childhood studies et mène une réflexion à la fois, éthique, sociale, et politique (Octobre, Sirota, 2013), pour rendre compte du point de vue des adolescents, et la façon dont il s’exprime dans la mise en œuvre du projet et les discours qui l’accompagnent. Ce projet s’articule par : - des visites au musée, - la pratique en classe et - la restitution des oeuvres exposées dans le quartier in situ, j’exposerai comment des processus normatifs s’organisent entre le point de vue des collégiens, celui des artistes et les cadres des institutions scolaire et muséale. Si les élèves produisent des oeuvres plastiques, qui traduisent la relation qu’ils entretiennent à un monde partagé, cette relation reste l’enjeu d’une mise en tension entre une injonction à leur autonomie de pensée et leur pouvoir d’agir (agency) et la réalité des contraintes institutionnelles à l’intérieur de l’école, du musée et de l’espace public. Les adolescents sont pris dans des injonctions contradictoires qui pourraient se traduire par : « - soit libre, un petit peu ; - exprime-toi, pas trop fort ou - prends des risques, surtout pas ! »