Initiatives solidaires, empowerment et visibilité sociale des femmes-planteurs « Agni Indénié » dans l’économie cacaoyère en Côte d’Ivoire
M. Adouobo Christophe N'DOLY Université Félix Houphouët-Boigny | ABIDJAN - Côte d'Ivoire
Résumé : Le cacao est la principale culture de rente sur laquelle repose l’économie ivoirienne. Il représente 40% des devises nationales des produits d’exportation. Il est cultivé majoritairement par les hommes (soit 75%) en zone forestière. Cette prédominance masculine donne à penser que la cacaoculture est une activité essentiellement masculinisée. Pourtant, depuis plus de deux décennies, le nombre de femmes est important avec un taux de 45% dans la production nationale (MINAGRA, 1999). Dans la région de l’Indénié, 60% d’entre elles, détiennent d’importants vergers qui assurent leur autonomie financière. La plupart d’entre elles sont regroupées en associations de productrices de cacao. La présente communication vise à montrer comment les associations féminines participent-elles à l’émancipation sociales des femmes à travers la cacaoculture. Une enquête qualitative a été réalisée auprès de l’association « Blahéya » de Diangobo qui regroupe 234 « femmes planteurs » de cacao. Sur la base d’un échantillon de 82 femmes formé par la méthode des quotas, trois principaux résultats ont été obtenus. Premièrement, la présence accrue des femmes dans la cacaoculture déconstruit l’idéologie d’activité socialement masculinisée. Deuxièmement, la mobilisation collective au sein des associations contribue à l’empowerment des femmes grâce aux pratiques d’épargne solidaire. Enfin, cette association s’est engagée dans le développement communautaire à travers des actions de promotion du genre.