Les pratiques de colocation des jeunes : un moyen de résister aux normes du passage à l’âge adulte ?
Mme Patricia LONCLE-MORICEAU
EHESP - Arènes (UMR 6051) | RENNES - France
(avec : Emmanuelle MAUNAYE)
Résumé : Auteures : Patricia Loncle (Professeure de sociologie, EHESP, Arènes) et Emmanuelle Maunaye (Maitresse de conférences en sociologie, université Rennes 1, IUT de Rennes, Arènes) Résumé : Cette proposition de communication s’appuie sur les résultats d’une recherche actuellement conduite sur les pratiques de colocation chez les jeunes en France. Celles-ci apparaissent comme des manières pour les jeunes de dépasser les inégalités de parcours vers le logement autonome auxquelles ils sont confrontés, en levant une partie des difficultés d’accès au logement abordable. Ces pratiques sont accueillies favorablement par les pouvoirs publics, en finançant par exemple certains dispositifs comme celui des KAPS (Kolocation À Projets Solidaires) de l’AFEV (Association de la Fondation Étudiante pour la Ville). Ils y voient là une manière d’apporter une réponse pour le reclassement résidentiel des jeunes et favoriser des formes de mixité sociale dans les quartiers périphériques des grandes villes. Si les enjeux économiques et pratiques de la colocation sont souvent également présents dans le choix des jeunes de s’installer en colocation, ce choix révèle également des attitudes plus ou moins subversives qui questionnent à la fois l’injonction au passage par le logement en solo qui pèsent sur les jeunes et la normativité sociale liée au franchissement des seuils vers l’âge adulte. En ce sens, on peut se demander si les pouvoirs publics ont bien saisi la portée pol