Le mécénat de compétences en association : de quel engagement parle-t-on ?
Mme Mathilde RENAULT TINACCI
Université de Paris - Injep/Cerlis | PARIS - France
(avec : Osia Alexandrina VASCONCELOS)
Résumé : Le mécénat de compétences se caractérise par la mise à disposition d’un.e salarié.e sur son temps de travail au profit d’une structure d’intérêt général. L’étude exploratoire sur le mécénat de compétences menée par l’Injep et le Lise-Cnrs a cherché à comprendre la place que le celui-ci occupe au sein de parcours d’engagement (Zimmermann, 2013) de volontaires dans des associations françaises. L’étude a privilégié une approche microsociologique en s’appuyant sur 52 entretiens semi-directifs. On distingue souvent le bénévolat du mécénat de compétences en raison des caractéristiques temporelles et financières qui y sont rattachées : le bénévolat se fait sur le temps personnel alors que le mécénat de compétences recouvre le temps professionnel rémunéré. Néanmoins cette frontière temporelle reste ténue dans la littérature (Durand, 2006 ; Prouteau, 2001) comme dans la pratique des enquêtés. Nous avons donc cherché à les distinguer par le sens et les ressorts de l’engagement : peut-on repérer les mêmes dispositions et justifications à l’engagement dans le bénévolat associatif (Havard-Duclos, Nicourd, 2005) que dans le volontariat de compétences ? Ce dernier s’inscrit-il dans des formes de participation à la Cité nouvelles dans la lignée du passage du militantisme traditionnel à l’engagement distancié (Ion, 1994) ou néo-militantisme ? (Granjon, 2002). Nous montrerons qu’il s’agit souvent de résoudre un conflit éthique entre justice sociale et profit économique, ou encore de conférer à l’espace associatif une portée transitionnelle.