AISLF Tunis 2021

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Communication #177 présentée dans le CR05 - Sociologie de la complexité : relations et systèmes

Libre de mourir : les directives anticipées comme réponse pratique au problème moral du suicide

M. Florian LOMBARDO
université Paul-Valéry - Montpellier 3 - LERSEM - EA 4584 | MONTPELLIER - France

Résumé : « Plus de 800 000 personnes meurent chaque année de suicide, soit une toute les 40 secondes » (OMS, 4 sept. 2014). En étant la quinzième cause de mortalité française, le suicide est un phénomène de santé publique préoccupant. Mais il n’est pas seulement préoccupant en tant que cause de mortalité, il intrigue de fait : pourquoi un humain serait-il amené à s’ôter la vie ? Derrière cette question se cache un débat bien plus ancien que la sociologie sur le statut de l’homme dans la société. Ou bien ce dernier est libre, le suicide « manifeste la liberté humaine » (Baechler, 1975, préface de l’édition de 2009) et il est illusoire d’espérer lutter. Ou bien la société détermine en partie l’homme (Durkheim, 1897 ; Halbwachs, 1930) et l’individu suicidant est la victime d’un malaise (posture psychiatrique actuelle ; p. ex. Joiner, 2005 ou O’Connor, 2009), auquel cas il est possible d’intervenir pour essayer de « guérir » l’idéation suicidaire. Je souhaite présenter les différents arguments de ces deux positions, ce qui nous mènera à considérer ce débat comme étant d’ordre éthique plutôt que scientifique. Ensuite, je propose de discuter le fonctionnement des « directives anticipées » comme compromis au débat. Enfin, j’envisage d’argumenter la pertinence d’étudier le suicide par l’axe de la narration des principaux intéressés ce qui me permettra de conclure par une brève présentation de mon projet de thèse (recueil de témoignages en milieu hospitalier au moment de la crise suicidaire).