Le désenchantement des industries extractives au Cameroun : les effets sociaux d’une gouvernance d’aliénation et d’injustice
M. Jean Claude BOULA
Université de Yaoundé II - Groupe Interdisciplinaire de Recherches en Science Politique/CERDAP/UY | YAOUNDÉ - Cameroun
(avec : Yves-Patrick MBANGUE NKOMBA)
Résumé : Au Cameroun, comme dans la plupart des pays de la sous-région Afrique centrale, environ deux tiers du PIB (Produit Inter Brut) national et près de 80% des exportations sont reliées aux ressources naturelles. La performance économique actuelle du pays résulte de cette richesse nationale exploitée plus ou moins avec succès depuis 60 ans. Avec les réserves existantes, les découvertes récentes, les investissements prévus, et les cours des matières premières variantes actuelles, l’après ressources naturelles se situe dans un horizon encore lointain. Malgré cette situation privilégiée, le pays est exposé aux dangers de « malédiction » des ressources. Autrement dit, la trop grande dépendance vis-à-vis des ressources naturelles sans une réelle politique de développement participatif et durable pose des risques significatifs autant pour l’équilibre et la stabilité macro-économique que pour le développement et la lutte contre la pauvreté. La présente étude tente de répondre à la double problématique de : comment optimiser la contribution du secteur extractif camerounais au développement durable ? Et dans quelle mesure les entreprises extractives peuvent être perçues comme cet espace de production et d’expression morale ? Ainsi, nous mobilisons la théorie de la « sociologie des mouvements sociaux » et l’analyse documentaire, les enquêtes de terrain comme méthodes pour répondre à notre problématique. Mots clés : Industries extractives ; Gouvernance.