La morale comme processus de communication politique sur nos désaccords
M. Mahieu RAMANITRA Université Sorbonne Paris Nord (ex-Paris 13) - ER 7338 Pléiade | VILLETANEUSE - France
Résumé : En deuxième année de doctorat en sciences du langage sur le sujet des processus de décision par consentement en assemblée politique, je m’intéresse à la thématique de « la société morale » et notamment aux appels des GT28 et GTE06 parce qu’ils m’ont fait poser cette question : En quoi la morale peut-elle être un processus, un mode (racines communes « mos, moris ») de relation politique ou conflictuelle entre les individus et les groupes, davantage qu’un simple objet normatif ou phénomène de société pour les sciences sociales ? Cela permettrait-il de mieux comprendre le « désinvestissement » des absolus moraux traditionnels comme la prise de conscience « éthicisante » des processus de formalisation et de visibilisation de conflits sociaux plus informels ou invisibles, comme la critique de la démocratie représentative ? A partir de l’épistémologie pragmatique et systémique de la communication (Watzlawick et al. 1972), je problématiserai l’épistémologie anti-formaliste qu’implique la morale, se concevant comme un objet de conflit évitable plutôt que comme un mode de conflictualité inhérent à toute interaction sociale, vivante. J’illustrerai ensuite la pertinence de la distinction entre contenu moral (dénué de sens mais formalisé) et relation morale (sémantique mais dénuée de forme visible fixe), en étudiant la communication des désaccords, qui pallient à l’informalité mouvementiste du conflit social par la forme assembléaire et le processus du « consentement » (Endenburg 2004).