Quand la course à la visibilité sur facebook mène à la désacralisation de la vie privée
M. Jean LIYONGO EMPENGELE Université de Kinshasa - Département de sociologie | KINSHASA - Congo (Rép. dém.)
Résumé : Facebook, l’un des outils de communication numérique les plus attractifs dans le monde d’aujourd’hui, a favorisé le développement de nouvelles sociabilités (virtuelles) pour lesquelles la publication régulière par les membres des « groupes » constitués de leurs photos est une des pratiques en vogue. On parlerait des conditions de désacralisation de la vie privée lorsqu’il s’agit de la publication des photos de leurs plaisirs, bonheurs ou succès personnels (des enfants à bas-âge, des couples amoureux, des diners d’affaires). Les éléments de vie privée ainsi exposés, « mondialisés » par le caractère tentaculaire des liens sur facebook, ne sont pas moins des messages d’un processus de communication dont les diffuseurs sont des émetteurs et dont les récepteurs sont les membres des communautés virtuelles auxquelles eux tous appartiennent. Alors la question importante est celle de la réception et du profil des récepteurs desdits messages mais aussi des conséquences éventuelles de leur exposition sur la place publique. N’arrive-t-il pas à certains émetteurs d’enregistrer des situations regrettables d’enfants « indisposés » sur leur chemin de l’école ou des conjoints « dérangés ») ? Ces questions rendent compte de l’utilité d’une étude de terrain (à Kinshasa en R.D.Congo) auprès d’un échantillon raisonnable de femmes « branchées » sur facebook. Les conclusions pourront porter un éclairage sur la relation entre cette communication et la morale dans la société congolaise.