Corps, sciences, techniques et sociétés traditionnelles et modernes : enjeux normatifs
Mme Yah Louise AZAN Université Alassane Ouattara - Département de Lettres Modernes | BOUAKÉ - Côte d'Ivoire
Résumé : Dans toute société existent des canons de beauté, distincts les uns des autres et souvent renforcés par des méthodes artificielles. En Afrique traditionnelle, l’introduction de chiffons dans le soutien-gorge de la femme ; de morceaux de pagnes appelés atouffou, fourrés en dessous du pagne afin de la rendre callipyge ; des substances naturelles telles l’huile de palme, le beurre de karité, des écorces de plantes embaumantes, permettaient de protéger son corps et constituaient des méthodes simples, naturelles et extérieures au corps. Elles n’avaient pas d’incidences sur celui-ci. Ces méthodes étaient plutôt des thérapeutiques pour les unes, accessoires pour les autres. Les critères de beauté étaient diversifiées et la morphologie quelle qu’elle soit, acceptée et admirée. À chaque morphologie, une miss de beauté. Toute femme était belle qu’elle soit de teint noir ou clair, de forme mince ou avec un embonpoint potelé, petite ou grande de taille, chevelure abondante ou pas, lisse ou crépue, courte ou longue. Beauté et diversité rimaient. A contrario, les critères de beauté modernes calqués sur le modèle européen, s’obtiennent par détérioration du corps naturel (mèches artificielles, implants mammaire ou fessier et produits artificiels (sirops, comprimés, injections). Ces produits hautement dangereux, sont sources respectivement de chute de cheveux et de cancer multiple. La question est de savoir la place de l’éthique et de la morale dans de telles pratiques modernes.