AISLF Tunis 2021

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Communication #206 présentée dans le CR35 - Sociologie du sport

Promouvoir l’activité physique auprès de femmes précaires et sédentaires : adhésions et résistances à la norme du « sport-santé-bien-être »

Mme Anne MORILLON
Université Rennes 2 UFR APS - VIPSS | RENNES - France
(avec : Arine KASSABIAN et Stephane HEAS)

Résumé : Les activités physiques et sportives occupent une place de plus en plus importante dans la promotion de la santé et du bien-être. Elles sont même présentées par les pouvoirs publics en France depuis quelques années comme une « modalité thérapeutique à part entière » ou comme « traitements non médicamenteux ». L’enquête (2017-2020) présentée ici relève d’une recherche interventionnelle en promotion de la santé (Potvin, Ruggiero, Shoveller, 2013) menée dans deux communes d’Ille-et-Vilaine (urbaine et rurale). Elle vise à promouvoir la pratique d’APS auprès de personnes sédentaires en situation de précarité au service in fine de la prévention du cancer. Les observations participantes des ateliers APS et les entretiens menés avec des participant·e·s et des professionnel·le·s associé·e·s montrent en quoi, dans le contexte d’émergence d’une norme « sport-santé-bien-être », la pratique retrouvée d’APS participe du processus de normalisation et de moralisation des classes populaires, particulièrement des femmes, et comment celles-ci s’arrangent (adhèrent et résistent à la fois) avec cette injonction douce mais ferme. La mise en place du programme d’interventions fait l’objet de nombreuses précautions issues de la promotion de la santé, incluant dans la démarche les personnes concernées, mais n’échappe pas à une forme d’intrusion dans la relation privée de l’individu à son physique relevant d’un « gouvernement doux » des corps (Fassin et Memmi, 2004).