AISLF Tunis 2021

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Communication #216 présentée dans le GT04 - Sociétés arabes en mouvement

La morale de l’oubli ou l’oubli de la morale ? Disparus et disparitions en Algérie

Mme Ratiba HADJ-MOUSSA
York University - Faculty of Arts, Dpt. of Sociology | TORONTO - Canada

Résumé : Après la guerre civile en Algérie, qui a fait de 100, 000 morts et plus de 24, 000 disparus, le retour à la paix s’est réalisé sur la base de la décision juridique et politique d’oublier afin que la « concorde civile » soit restaurée. Si cette décision d’oublier n’est pas le propre de l’Algérie, comme le rappelle Paul Ricoeur, elle est particulière en ce sens qu’elle repose sur un silence forcé collectif faisant fi des victimes ou des personnes qui leur sont proches. La question que pose ce papier est double : Dans quelle mesure peut-on comprendre cette morale de l’oubli et la justifier comme une nécessité fondamentale à la continuité de la vie ensemble? Inversement, devrait-on considérer que cet oubli soit non moral, voire amoral, qui demande à être reconsidéré et critique à la lumière de la mémoire collective et individuelle? Nous aborderons ce dilemme dans les débats et les confrontations entre l’État et les victimes , mais aussi dans les silences de la société.