Les limites des organisations des productrices du beurre de karité de Korhogo (Côte d'Ivoire) à contrecarrer les impératifs économiques de la restructuration de leur secteur d'économie
Mme Bissè Blanche Danielle N'guessan ADOH
Université Peleforo Gon Coulibaly (UPGC) - Département de sociologie / Laboratoire de Sociologie Economique et d' | KORHOGO - Côte d'Ivoire
(avec : Gnangon Georgette BROU)
Résumé : La réforme internationale permettant aux producteurs de chocolat de remplacer jusqu’à 5% du beurre de cacao dans leurs produits par des « équivalents » a contribué à renforcer l’intérêt pour le karité au niveau mondial. Cette course au karité va de pair avec différentes restructurations du marché liées notamment à la compétitivité, la qualité du produit et de sa certification. De fait, la Côte d’Ivoire, cinquième producteur mondial de karité, avec un potentiel de production annuel estimé à 250 000 tonnes (Ministère 2018), se trouve également confrontée à ces mêmes questions. Elles se posent principalement aux femmes, dominant l’activité avec plus de 200.000 productrices de beurre de karité et produits dérivés, réparties entre près de 850 groupements. D’autant plus que l’entrée d’autres catégories d’acteurs dans la chaine de production et de commercialisation menace la pérennité de leur activité et que le karité se développe dans un environnement de culture du coton utilisant des intrants. La présente communication analyse les limites des organisations des productrices du beurre de karité de Korhogo (Côte d'Ivoire) à contrecarrer les impératifs sociaux de la restructuration de leur secteur d'économie. Cette recherche qualitative s’est basée principalement sur des entretiens et focus group. Elle questionne autant les ressources des trois principaux groupements de productrices de beurre de karité dans la ville de Korhogo que les politiques publiques.