Les dimensions éthiques de la reconversion professionnelle : devenir enseignant
M. Heri. RAKOTO-RAHARIMANANA Aix-Marseille Université -Inspé - Mesopolhis | AIX-EN-PROVENCE - France
Résumé : À partir d’un corpus constitué d’entretiens menés auprès d’individus ayant renoncé à leur emploi, afin d’entamer une carrière de professeur.e.s, je m’intéresserai à la place qu’occupe le travail dans les parcours biographiques. Quelle que soit leur expérience professionnelle parfois bien étoffée, les enquêtés, diplômés du supérieur et anciens « cadres », ont eu affaire à un monde professionnel organisé par la logique de la concurrence, de l’efficacité, qu’ils ont vécu de manière particulièrement rudoyante. Ils s’engagent alors à un moment donné dans un processus de reconversion professionnelle motivé par l’inconfort pouvant aller jusqu’au burn out de la situation vécue. La marginalité – et donc la situation d’insécurité – que toutes et tous ont ressentie est ici pensée comme un état symbolique (désaccord éthique dans l’exercice de sa profession) et une situation réelle (vécu professionnel). Les (re)convertis au professorat n’étaient cependant pas dans une « misère de condition », ils étaient plutôt dans une situation proche de la « misère de position » (Bourdieu, 1993). Les conditions (matérielles) du travail étaient considérées comme satisfaisantes mais les conditions d’épanouissement se heurtaient à des contraintes dont certaines relèvent de la dimension éthique. La communication que je propose se donne donc pour objectif d’examiner l’expérience de travail vécue et des situations d’inconfort qu’il révèle à l’aune du processus de reconversion vers les métiers de professeur.e.s (primaire et secondaire).