La démarche post-porn contre la double invisibilisation dans les espaces publics. La spatialité, comme technologie de corps
Mme Noémie AULOMBARD ENS de Lyon - Centre Max Weber | LYON - France
Résumé : La présente communication se propose de traiter de la démarche post-porn et de ses effets sur les imaginaires de l’espace public. En effet, les performances post-porn font surgir dans l’espace public des images de sexualités alternatives, mettant ainsi en exergue une double invisibilisation : celle, tout d’abord, des corps trans et/ou non hétérosexuels, dans les imaginaires hétérocentré et cis-centré, délégitimant la présence de ces corps dans les espaces public ; celle, ensuite, des rapports de domination qui structure la spatialité et qui sont dissimulés et reconduits par la norme de neutralité inhérente aux espaces publics. Comment ces performances mettent-elles en exergue cette double invisibilisation ? Pour répondre à cette question, je m’intéresserai aux modalités de contestation propre à la démarche post-porn, ici incarnée par UrbanPorn, une crew pornactiviste qui a mené des actions dans l’espace public lillois de 2008 à 2013. Leurs performances questionnent les structures imaginaires des espaces dans lesquels elles ont lieu, ainsi que le rapport des acteur-trice-s sociaux-sociales aux espaces publics. Cela m’amènera à considérer la spatialité comme une technologie de corps. Forgé à partir des technologies de genre de T. De Lauretis, ce concept décrit certains mécanismes sociaux qui structurent le regard sur les corps. En quoi la spatialité est-elle une technologie de corps ? En quoi participe-t-elle de l’élaboration des modèles de corps et de leur mise en ordre ?