Les formes de la convivialité dans les zones pavillonnaires
M. Hervé MARCHAL Université de Bourgogne - Centre Georges Chevrier UMR 7366 | DIJON - France
Résumé : Les zones pavillonnaires n’ont pas bonne presse et que rares sont les penseurs à y voir autre chose qu’une tare sociale. Pourtant, il est des cas où le rôle du voisinage s’apparente à celui d’un pourvoyeur de relations sociales plus ou moins diffuses, et ce, même dans le pavillonnaire. Ainsi, lorsque les voisins s’accordent, et plus encore parviennent à s’entendre, des relations sociales fortes peuvent émerger et donner aux ensembles pavillonnaires et à leurs habitants ce « supplément d’âme » dont l’absence n’a pas manqué d’être soulignée par les nombreux pourfendeurs de ces lieux de vie. Dans cette communication prenant appui sur plusieurs recherches de terrain réalisées récemment au sein de quartiers pavillonnaires de banlieue ou périurbains dans les régions Bourgogne-Franche-Comté et Grand Est, il sera question de montrer, une fois n’est pas coutume, que la vie pavillonnaire peut donner lieu à une véritable convivialité renvoyant à des relations sensibles, des moments de complicité et des initiatives habitantes. Aussi reviendrons-nous sur des relations nouées lors de pratiques d’auto-construction ou encore sur des initiatives habitantes se traduisant par l’aménagement de jardins partagés et la production d’une mémoire collective partagée. Mais nous serons également attentifs à cette convivialité diffuse qui prend forme de façon délicate et silencieuse lors des rencontres spontanées et plus ou moins furtives ayant lieu dans la rue et autres espaces commerciaux.