Institution de lutte contre la corruption en Côte-d’Ivoire. Utopie ? Empathie institutionnalisée ? Exigence éthique ou exigence démocratique ?
M. Honoré OUANTCHI Université Felix Houphouet Boigny - UFR SHS | ABIDJAN - Côte d'Ivoire
Résumé : La corruption, est une réalité en expansion qui gangrène les sociétés, notamment la société ivoirienne, accentuant les inégalités sociales et les discriminations au détriment de la justice sociale, la probité et d’autres valeurs axiologiques sociétales. Considérée comme l'utilisation d'une charge publique ou privée pour un profit personnel dans l'inobservation des règles administratives, de l’éthique ou de la morale, elle s’est ancrée dans les mœurs et s’est constituée comme un habitus (Bourdieu, 2000) et ce, malgré les réponses institutionnelles de lutte contre la corruption. Ce qui est inquiétant, c'est la banalisation (De Sardan, 1998) du phénomène de la corruption, qui tend à devenir une pratique normale. L’objectif de cette communication est d’analyser la consistance des institutions nationales dites de lutte contre la corruption et leurs effets sur les pratiques de la corruption car, selon le classement mondial de l’ONG transparency international en 2018, le pays occupe la 105e place sur 180 en 2018. Fondée sur une étude, élaborée sur le base de recherche documentaire et d’enquête de terrain, elle met en exergue la prégnance d’un fléau qui a du mal à être contenu, tout en montrant les limites de la société morale.