Les résistances à l’accès des femmes aux postes de pouvoir dans le secteur de la finance : entre spécificités nationales et transversalité
Mme Dominique EPIPHANE Céreq | MARSEILLE - France
Résumé : Dans la plupart des pays européens, une ségrégation verticale, relative au fait que les femmes sont sous-représentées parmi les professions supérieures et d’encadrement, perdure et ce, malgré des avancées récentes en la matière, notamment du fait des obligations faites aux entreprises en matière d’accords sur l’égalité professionnelle ou de lutte contre les discriminations. Cette communication s’appuiera sur une enquête qualitative menée dans le cadre d’un projet ANR (« Woman »), auprès de femmes et d’hommes managers quatre pays européens : la France, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse. Une centaine d’entretiens ont été conduits au sein d’une entreprise multinationale du secteur bancaire, et plus particulièrement, celui de la banque d’investissement où la division du travail est très prononcée, du point de vue des fonctions, des responsabilités, de la reconnaissance financière et symbolique… Au-delà des obstacles traditionnellement évoqués pour expliquer le plafond de verre (vivier de recrutement au sein de certaines formations initiales, maternité, « auto censure » des femmes…), nous identifierons d’autres formes de résistances à la féminisation de l’encadrement supérieur tant du point de vue des discours que des pratiques. Nous tenterons de qualifier ces résistances à l’œuvre, en ce qu’elles relèvent d’un contexte sociétal spécifique, ou au contraire, dépassent les frontières et ce, en dépit d’une culture organisationnelle différente dans chacun des pays.