AISLF Tunis 2021

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Communication #304 présentée dans le GT23 - Mobilités spatiales et fluidités sociales

Habitudes pro-automobile versus pragmatisme : comment les gens réagissent-ils lorsqu’ils migrent des « territoires de l’automobile » vers les lieux dotés en « alternatives » ?

M. Emre KORSU
Université Gustave Eiffel - Laboratoire Ville Mobilité Transport | CHAMPS-SUR-MARNE - France

Résumé : Un des obstacles, repéré par les sciences sociales, qui détournent certains automobilistes de basculer vers l’usage des alternatives (transports en commun, modes actifs) tient dans les ‘biais cognitifs’ : habitudes, réflexes, routines, erreurs de jugement, préférence pour le statu quo, aversion pour le risque et la perte, filtrage des informations, dispositions pro-automobiles sont susceptibles d’empêcher des automobilistes de se convertir aux alternatives même lorsque cela peut être à leur avantage à plus d’un égard. Les freins cognitifs peuvent être particulièrement paralysants lorsque la configuration du quotidien et le contexte d’action sont stables. Mais à notre époque, cette stabilité est chroniquement perturbée par des événements majeurs ou mineurs dans la sphère privée ou professionnelle et/ou par des modifications dans les conditions de mobilité. Que se passe-t-il lorsque les ménages partent des ‘territoires de l’automobile’, où l’automobilité est la condition de base, pour s’installer dans des territoires où les alternatives sont compétitives ou concurrentielles, comme dans Paris ou sa banlieue proche ? Est-ce l’habitude qui l’emporte ou le pragmatisme ? Les gens s’adaptent-ils aux nouvelles conditions de mobilité en adoptant les alternatives ou les ‘biais cognitifs’ entretiennent-ils chez eux une volonté de rester fidèle à l’automobilité ? On a cherché des éléments de réponse à ces interrogations à travers une recherche fondée sur les données du Recensement