Les enjeux autour de la crise anglophone au Cameroun et le respect des Droits humains
M. Edmond VII MBALLA ELANGA Université de Douala - Faculté des Lettres et Sciences Humaines / Laboratoire des Sciences de | DOUALA - Cameroun
Résumé : Une crise sociopolitique sans précédent secoue le Cameroun depuis fin 2016 dans ses deux régions anglophones. Elle s'est transformée fin 2017 en conflit armé, faisant des centaines de morts. Ce conflit armé oppose globalement deux camps : l’armée et la police et les séparatistes. La question du respect des droits de l’homme est l’une des questions au cœur des débats. Certaines associations : HRW, ICG ou encore le REDAC publient régulièrement des rapports sur le non-respect des droits de l’homme par l’armée et la police. La plupart de ces ONG sont soutenues par les EU et l’Angleterre. Ainsi, par exemple, pour ces acteurs, la « non-ingérence » dans les affaires intérieures des États et des peuples qui est mis en avant par l’Etat du Cameroun doit être mis entre parenthèse pour l’adoption de son contraire : l’ingérence dite « humanitaire ». Pour la partie gouvernementale par contre, les acteurs cités plus haut instrumentalisent les règles du droit international et notamment les droits de l’homme à des fins inavouées : politiques (soutien de la rébellion) et intérêts économiques (le pétrole). On assiste donc à la formation des blocs idéologiques de plus en plus opaques. Cette situation a des conséquences préjudiciables pour ce qui est de la recherche de l’apaisement. La Justice, qui voudrait que les actions humaines soient approuvées ou rejetées en fonction de leur mérite au regard de la morale (le bien) et du droit est sacrifiée au profit d’une opposition idéologique.