AISLF Tunis 2021

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Communication #322 présentée dans le GT24 - Sociologie des institutions

Les enseignants face aux réformes scolaires : ambivalences morales, méfiance cognitive et déni de reconnaissance

M. Christian MAROY
Université de Montréal - Faculté des Sciences de l'Éducation | MONTRéAL - Canada
(avec : Justine CASTONGUAY-PAYANT et Michel S. DIATTA)

Résumé : Depuis 2000, le Québec (Canada) développe une politique de Gestion axée sur les résultats (GAR), inspirée de la Nouvelle Gestion Publique- qui touche l’ensemble de l’éducation obligatoire (Maroy, 2017). Notre propos est d’interroger les ressources symboliques et morales mobilisées par les entrepreneurs de cette réforme institutionnelle pour la justifier et d’analyser comment les enseignants (du degré secondaire) lui donnent sens et lui confèrent (ou non) une légitimité (morale, cognitive,pragmatique) (Suchman, 1995). Nous insistons sur l’expérience morale et l’appropriation cognitive de la réforme par les enseignants. Nous soulignerons une relative ambivalence des enseignants à l’égard de la réforme, compte tenu de leurs propres cadres normatifs et cognitifs. Au-delà, de façon variable selon les écoles et enseignants, cette réforme, accentue un sentiment moral de « non reconnaissance » (Honneth, 2000) non seulement de leur profession en général, mais aussi de leur engagement au travail, de leur professionnalisme, voire de leur ethos professionnel. Ce sentiment (ancien) résulte notamment de plusieurs ressorts liés à la réforme et parfois d’une sorte de « mépris » institutionnel de la part des administrateurs scolaires. Basé sur un cadrage théorique pluriel, cette communication se base sur une étude de la mise en œuvre de la GAR dans 4 CS (61 interviews) et 6 établissements scolaires (21 enseignants et 8 membres des directions) . (Maroy & al. 2018 ; Maroy & Pons, 2019)