Participer à la sécurité : une éthique émergente ?
M. Matthijs GARDENIER Université de Manchester - Department of Sociology | MANCHESTER - Royaume-Uni
Résumé : Depuis quelques années, il est possible de constater l’émergence de phénomènes de « vigilance » s’inscrivant dans un processus de « securitisation »: tous les problèmes sociaux sont vu de la perspective de la sécurité, et amènent un traitement social en accordance. Les « participations citoyennes » se développent. De manière généralisée et massive se déploient dans les espaces périurbains, une participation de la population à la surveillance: les Voisins Vigilants. Il y a aussi des formes minoritaires, plus dures : un réel vigilantisme. Face aux migrants à Calais, face à certains mouvements sociaux tels que les zadistes du Testet, les vigilants ciblent ceux qu’ils considèrent comme déviants. A notre sens, ces phénomènes procèdent de l’émergence d’une « société de la vigilance », pour reprendre les mots du Président de la République. Ces dynamiques sont aussi à mettre en parallèle à un nouveau rapport à l’espace social numérique. Ainsi les phénomènes de vigilantisme trouvent leur place sur les médias sociaux : Facebook, Twitter…VV.org est aussi un réseau social avant tout. La vigilance va alors passer par la désignation du phénomène sur l’espace social que sont ces réseaux sociaux : le « Name and Shame » anglo-saxon. La déviance doit être montrée et publicisée. Cette évolution est assortie de l’émergence ce que dans l’optique wébérienne nous pourrions appeler une éthique de la vigilance, dont nous allons explorer les valeurs.